Chapitre 13: Après Beethoven

Les premiers romantiques après Beethoven

En Bohème

 

Kozeluch, Dussek et Krommer

Léopold Anton Kozeluch, né à Velvary en Bohème (devenue Tchécoslovaquie) fit ses études musicales avec son cousin Johann Anton, puis avec le compositeur Frantisek Dusek à Prague. En 1778, il s’installa à Vienne et devint le professeur de piano de Marie-Louise d’Autriche, plus tard femme de Napoléon Ier. Il composa quelques lieder maçonniques, une trentaine de symphonies, plusieurs concertos et sonates pour piano et un oratorio « Moise en Egypte ». Il mourut en 1818 à Vienne. Jan Ladislas Dussek, né à Caslav en Bohème, après des séjours à La Haye et à Hambourg, il s’installa à Paris, mais partit ensuite en Angleterre pour fuir la Révolution française. Il retourna à Paris en 1800 et y resta jusqu’à sa mort en 1812. Il a composé des sonates et des concertos pour piano, des oratorios et des morceaux pour harpe. Franz Krommer, de son vrai nom Frantisek Kramar, naquit à Kamenice, en Moravie en 1759, partit à Vienne en 1785, séjourna quelque temps en Hongrie où il devint maitre de chapelle à Pecs. Nommé compositeur de la Cour Impériale d’Autriche, il y retourna en 1813 et y resta jusqu’à sa mort en 1831, à Vienne. Il est l’auteur de 9 symphonies, de concertos et de musique de chambre, dont de nombreux quatuors.

En France

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Gretry, Méhul, Boieldieu, Hérold et Adam

André-Ernest-Modeste Gretry né à Liège en 1741, compositeur belge devenu français, voyagea à Rome en 1761, puis s’établit à Paris en 1768 et y resta jusqu’à sa mort en 1813. Il composa un grand nombre d’opéras dont « Le Tableau Parlant », « Richard Cœur de Lion », une comédie-ballet « Zémire et Azor » et des œuvres instrumentales. Etienne Nicolas Méhul, né à Givet en 1763, il partit à Paris avec une lettre de recommandation pour Gluck qu’il admirait et prit des leçons de clavecin avec Jean-Frédéric Edelmann. Il composa son célèbre « Chant du Départ » en 1794, sur un poème de Chénier, pendant la Révolution française. Il est l’auteur d’une trentaine d’opéras peu connus mais qui annoncent déjà les œuvres romantiques de Weber et Berlioz. Son œuvre comprend aussi cinq symphonies, des ouvertures et des sonates pour piano. Il mourut à Paris en 1817. François-Adrien Boieldieu, né à Rouen en 1775, fut professeur de composition au Conservatoire de Paris et succéda à Méhul à l’Académie des Beaux-Arts. Il composa plusieurs opéras dont le plus connu est sans doute « La Dame Blanche » (1825) et un concerto pour harpe. Il mourut à Varennes en 1834. Louis Ferdinand Hérold, né en 1791 à Paris, étudia la composition avec Méhul, remporta le Prix de Rome en 1812 et partit dans la capitale italienne, puis à Naples pour cause de santé en 1815. De retour à Paris en 1816, il collabora avec Boieldieu et Auber pour des opéras. Il mourut en 1833. Son œuvre comprend des opéras dont le plus connu est « Zampa », ainsi que des ballets et deux symphonies. Adolphe Adam, né à Paris en 1803, fils d’un pianiste et compositeur alsacien, entra au Conservatoire de Paris en 1817, fut l’élève de Boieldieu qui l’orienta vers l’opéra-comique. Il composa une quarantaine d’opéras dont le plus connu est « Le Postillon de Longjumeau » (1836) et plusieurs ballets dont « Giselle », typique du ballet romantique, riche en mélodies. Il est aussi l’auteur du célèbre chant de Noel « Minuit chrétiens ».

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Daniel-François-Esprit Auber

auberIl naquit à Caen en 1782. Il a été considéré comme le continuateur de Boieldieu. Il découvrit la musique de Rossini qui l’influença, ce qui donna à son œuvre une allure plus libre et plus entrainante.

Il a composé 47 opéras parmi lesquels 37 au moins, sont des opéras-comiques. Le plus célèbre est sans doute « La Muette de Portici ». Lors de la représentation de cet opéra à Bruxelles, le duo « Amour sacré de la patrie » enthousiasma les belges au point qu’il donna le signal d’une révolution par laquelle la Belgique prit son indépendance en se séparant de la Hollande (1830).

La musique d’Auber eut de l’influence sur Richard Wagner à ses débuts, lorsqu’il composa son opéra « Rienzi ».

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Jacques Fromental Halévy

jacquesfromentalhalevyNé à Paris en 1799 dans une famille israélite, il entra dès l’âge de sept ans au Conservatoire de Paris où il fut l’élève de Méhul et de Cherubini. Devenu professeur de contrepoint en 1833, il fut élu trois ans plus tard à l’Académie des Beaux-Arts.

Il eut comme élèves Charles Gounod et Georges Bizet. Il mourut de la tuberculose à Nice en 1862.

De la quarantaine d’opéras qu’il composa, seul « La Juive » est encore présent sur les scènes, de nos jours et l’air le plus célèbre est « Rachel, quand du Seigneur ».

En Italie

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Gaspare Spontini

gasparespontiniNé en 1774 à Maiolati, près d’Ancona, ses parents voulaient faire de lui un ecclésiastique, mais il préféra aller à Naples faire des études musicales au Conservatoire. En 1803, il décida de s’installer à Paris, à l’époque de Bonaparte qu’il admirait. Entre 1804 et 1805, il composa trois opéras-comiques dans le style français et l’année suivante, une cantate à la gloire de Napoléon Ier. En 1807, sur un livret d’Etienne de Jouy, traitant un sujet de la Rome antique, il composa « La Vestale », opéra qui remporta un grand succès et qui reste son œuvre la plus connue. Son opéra suivant « Olympie » donné en 1819, ne rencontra pas le même succès. Il partit alors à Berlin où il fut nommé « Kapellmeister ». Après avoir voyagé en Angleterre et à nouveau en France, il retourna dans sa ville natale en 1850 et mourut l’année suivante. Dans son opéra « La Vestale », après une ample ouverture, on trouve des passages puissants avec trompettes, marches et chœurs censés reproduire l’atmosphère de la Rome antique lors d’une victoire militaire.

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Gioacchino Rossini

gioacchinorossini2Reconnu comme l’un des plus grands compositeurs italiens du XIXe siècle, Gioacchino Rossini naquit à Pesaro en 1792, d’un père trompettiste et d’une mère cantatrice. En 1806, il s’inscrivit au Liceo musicale de Bologne où il étudia passionnément les œuvres de Haydn et de Mozart. C’est peut-être la raison pour laquelle il fut surnommé en Italie, « il tedeschino » (le petit allemand) et aussi à cause de son écriture orchestrale riche et serrée. En 1812 fut représenté son premier opéra, « Demetrio e Polibio ».
En 1812, il connut ses premiers succès avec la représentation de « La scala di seta » (L’échelle de soie) à Venise et « La pietra del paragone » à Milan. En 1815, à la demande de l’impresario du Teatro Argentino de Rome, il composa son chef d’œuvre « Il Barbiere di Siviglia » en deux semaines sur un livret tiré du « Barbier de Séville » de Beaumarchais (tout comme Mozart avait composé « Les Noces de Figaro » tiré de l’autre pièce du même auteur). L’opéra ne fut pas bien accueilli à sa première représentation mais remporta un grand succès dès les représentations suivantes. En 1817, il fit représenter « La Cenerentola » (Cendrillon). En 1821, lors d’un séjour à Vienne, il rendit visite à Beethoven qui lui dit: « Vous êtes l’auteur du Barbier de Séville »? Je vous félicite, c’est un excellent opera-bouffe. Mais ne cherchez jamais à faire autre chose, ce serait forcer votre destinée. Donnez-nous quantité de Barbier. »
Après l’échec de « Semiramide » à Venise, Rossini retourna s’installer à Paris et composa « Le voyage à Reims » à l’occasion du sacre de Charles X. Il avait épousé la cantatrice Isabella Colbran. En 1829, fut représenté à Paris « Guillaume Tell » qui sera son dernier opéra. Il prit sa retraite de la scène en 1830, mais il continua à composer quelques œuvres parmi lesquelles un « Stabat Mater » (1841) et une « Petite Messe Solennelle » (1864), d’autres œuvres religieuses et de petits morceaux pour piano intitulés « Petits péchés de vieillesse ». Il mourut à Passy en 1868.
Parmi les œuvres de Rossini, les trois principaux opéras-bouffes sont « Le Barbier de Séville », « L’italienne à Alger » et « La Cenerentola ». « Le Barbier de Séville » qui est indiscutablement son chef d’œuvre commence par une ouverture très célèbre mais qui n’a pas de rapport avec les thèmes utilisés dans l’opéra. Dans le premier acte, après l’air d’Almaviva et le chœur vif et charmant qui lui répond, sont remarquables l’air de baryton de Figaro « Largo al factotum », très entrainant et appuyé par une orchestration magnifique, l’air de Rosine « Una voce poco fa », le duo « All’idea di quel metallo » et le fameux air de basse de Don Basilio « La calunnia è un venticello », splendide avec son « crescendo » qui symbolise les dégâts croissants que fait la calomnie dans la société. L’acte se termine par un beau et grand ensemble. Dans le second acte, citons le quintette « Buona sera mio signore » et le joli trio « Zitti, zitti, piano, piano ».
« L’italienne à Alger » débute par une ouverture très célèbre aussi qui commence modérément et puis s’enflamme à deux reprises. S’il n’y a pas d’airs très connus, il y a par contre des ensembles pleins de verve dans cette « commedia dell’arte » mise en musique. « La Cenerentola » est une variante du conte de Perrault et contient quelques airs gracieux. De « La Gazza Ladra » (Pie voleuse) on ne connait bien que la très belle ouverture qui débute par un « maestoso marziale » et passe à un second motif en forme de marche saccadée et continue en « crescendo ».
De ses « opere serie » nous pouvons citer « Semiramide » inspiré d’une pièce de Voltaire, qui commence aussi par une très belle ouverture dans laquelle l’air ample et majestueux du début sera repris au premier acte pour accompagner l’entrée des prêtres dans le temple et un second motif plus martial amènera l’ouverture à sa conclusion. Il y a aussi deux airs remarquables « Eccomi alfine in Babilonia » d’alto et « Bel raggio lusinghier » de soprano. Quant à « Guillaume Tell » son dernier opéra sur un livret de Jouy, d’après la pièce de Schiller, il commence par une des plus belles ouvertures de Rossini qui débute par un thème mélodieux aux violoncelles, suivi de l’orage et son éclat orchestral, puis par le « ranz des vaches » avec prédominance des bois de l’orchestre et se termine par le célèbre galop final. Ce même « Guillaume Tell » contient des passages remarquables et comme dit Jacques Bonnaure dans la Revue Classica, « Il faudrait étudier de près le fil rouge qui relie le finale de Guillaume Tell (lever de soleil sur les Alpes) aux grandes scènes finales wagneriennes ». A part ses opéras, Rossini a composé un « Stabat Mater », une « Petite Messe Solennelle » et d’autres œuvres sacrées ainsi que quelques œuvres instrumentales. Stendhal disait de lui qu’il fut « un homme à envier » et Balzac avait dit: « cette musique donne de l’espérance aux plus endormis ».

« Comme plus tard,Verdi ou Wagner, Rossini, tout en restant fidèle à un style virtuose et belcantiste, tel que l’avait défini le siècle précédent, va caractériser au mieux, situations et personnages. Il ne va pas se limiter à une succession de beaux airs, mais soumettra les chanteurs aux nécessités dramatiques et fera de l’Opera un spectacle total où un orchestre nourri et novateur, des forces chorales puissantes, contribuent à l’impression théatrale.  Il faudrait étudier de près le fil rouge qui relie le finale de « Guillaume Tell »» avec lever de soleil sur les Alpes, aux grandes scènes finales wagnériennes. » (Jacques Bonnaure)

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Niccolo Paganini

niccolopaganiniNé à Gènes en 1782, il est reconnu comme ayant été le plus grand violoniste de toute l’Histoire de la musique, mais il a été aussi compositeur. Il étudia Parme, mais plusieurs de ses professeurs avouaient n’avoir rien à lui apprendre dans l’étude du violon. Il reçut aussi des leçons de composition musicale. En 1820, il composa ses caprices pour violon solo. Il avait aussi écrit deux de ses six concertos pour violon et orchestre, les autres ayant été composés vers 1830. Entre 1828 et 1834, il fit une grande tournée à travers l’Europe. Il se rendit en Allemagne, en Autriche, en Bohème et en Angleterre. Il fascina de grands compositeurs comme Schubert, Schumann et Liszt qui avaient assisté à ses concerts. De passage à Paris en 1833, il comma da à Hector Berlioz qu’il admirait, un concerto pour viole et orchestre et ce fut le point de départ de la création de « Harold en Italie » par le compositeur français. Paganini mourut à Nice en 1840.
Des six concertos pour violon et orchestre, les deux premiers sont les plus connus. Le 3e mouvement du second concerto appelé « La Campanella » a été transcrit pour piano par Franz Liszt. Ces concertos sont des œuvres de virtuose où la part du soliste est très importante mais leur orchestration est assez remarquable, tout en n’égalant pas celle des grands concertos pour violon romantiques. De ses vingt-quatre Caprices pour violon, le dernier a fait l’objet de variations par Brahms, Liszt et Rachmaninoff.

En Allemagne et en Autriche

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Johann Nepomuk Hummel

johannnepomukhummelCompositeur autrichien né en 1778 à Bratislava, il fut d’abord l’élève de Mozart en 1785 et deux ans plus tard de Haydn. Il voyagea à Londres où il poursuivit ses études musicales auprès de Clementi et Salieri. A son retour à Vienne, il fit la connaissance de Ludwig van Beethoven qui s’était installé dans la capitale autrichienne et les deux compositeurs devinrent amis. En 1804, il occupa après Joseph Haydn, le poste de chef d’orchestre chez le prince Esterhazy jusqu’en 1811, période durant laquelle il composa surtout de la musique religieuse. Il fut maitre de chapelle à Stuttgart entre 1816 et 1818, puis à Weimar où il eut parmi ses élèves Félix Mendelssohn. C’est là qu’il mourut en 1837. Ses œuvres comprennent huit concertos pour piano, le célèbre concerto pour trompette, des sonates pour piano et cinq messes. Sa musique eut une certaine influence sur Robert Schumann et Frédéric Chopin.

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Louis Spohr

louisspohrCompositeur allemand né en 1784 à Braunschweig dans une famille de musiciens, il étudia le violon et l’orgue. Au cours d’un voyage d’études à Saint Petersbourg, il fit la connaissance du compositeur britannique John Field et de Muzio Clementi. A son retour en Allemagne, il fit une tournée à Berlin, Dresde, Hambourg et Leipzig où il fut salué comme virtuose du violon. En 1805, il occupa le poste de maitre de chapelle à Gotha et de premier soliste de violon à l’orchestre de Vienne. Devenu chef d’orchestre, il participa avec Beethoven à la création de sa 7e symphonie. Il épousa une harpiste et fit avec elle une tournée de concerts en Italie, en Angleterre et à Paris où il fit la connaissance de Cherubini dont il avait apprécié les opéras. Il composa des quatuors, des quintettes et un opéra « Faust » qui fut monté en 1816 par son ami Carl Maria von Weber. Directeur de l’opéra de Francfort entre 1817 et 1822, il y fit représenter des opéras de Rossini. Entre 1822 et 1859, nommé Kapellmeister à vie à la Cour de Hesse-Cassel, il dirigea des opéras de Richard Wagner dont « Le Vaisseau Fantôme »(1843) et Tannhauser(1853). Il mourut à Cassel en 1859. Son œuvre comprend des concertos pour violon et pour clarinette, des symphonies peu jouées de nos jours, de la musique de chambre et deux opéras « Faust » et « Jessonda ».

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Giacomo Meyerbeer

giacomomeyerbeerCompositeur allemand, né à Berlin en 1791, de son vrai nom Jakob Liebmann Beer, il apprit le piano avec Muzio Clementi, étudia la composition avec Friedrich Zelter et l’abbé Vogler. En 1810, il composa ses premiers opéras allemands qui n’eurent pas de succès. Il voyagea à Paris, Londres, puis en Italie en 1816, où il s’enthousiasma en assistant à la représentation de « Tancredi » de Rossini. Il retourna à Paris en 1825 pour rester proche du compositeur italien et là, il composa « Robert le Diable » d’après le livret de Scribe (1831). Cinq ans plus tard parut « Les Huguenots ». Ces deux opéras remportèrent un grand succès. En 1842, ayant succédé à Spontini à la direction de l’Opéra de Berlin, il monta « Rienzi » et « Der Fliegende Hollander » (Le Vaisseau Fantôme) de Richard Wagner, mais il ne resta pas longtemps à Berlin. De retour à Paris (il avait pris le nom de Giacomo) il composa « Le Prophète »(1849) et « L’Africaine »(1864) mais il mourut avant sa représentation. Aujourd’hui, même ses principaux ouvrages ne sont plus représentés et le public semble s’être détourné de cette musique souvent « pompeuse » et surannée. Wagner, qui l’avait imité à ses débuts, s’en détourna plus tard. Bien qu’allemand, Meyerbeer est presque devenu français d’adoption, ayant été un des principaux artisans de l’opéra à la française.

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Carl Maria von Weber

carlmariavonweberCompositeur allemand considéré comme le précurseur de Richard Wagner, il naquit en 1786 à Eutin, près de Lubeck dans une famille d’artistes, son père étant violoniste et sa mère cantatrice. Une de ses cousines, Constanze, était devenue l’épouse de Mozart. Sa maladie de l’articulation de la hanche ne l’empêcha pas de beaucoup voyager. En 1798, il prit des cours de musique à Salzbourg avec Michael Haydn. Cette année-là, sa mère mourut. Il partit avec sa famille à Vienne puis à Munich. Il composa ses premières œuvres, des fugues et des sonates pour piano. En 1800, parut son premier opéra « Das Waldmadchen » et de retour à Salzbourg avec son père, il composa son second opéra « Peter Schmoll », l’année suivante. En 1804, il devint chef d’orchestre au théâtre de Breslau, puis de 1807 à 1810, secrétaire du prince Louis de Wurtemberg.
A partir de 1810, il partit à Mannheim, puis à Darmstadt où il poursuivit ses études avec l’abbé Vogler et composa un petit opéra en un acte « Abu Hassan » et ses deux concertos pour clarinette, des messes et de la musique de chambre et pour piano, dont la fameuse « Invitation à la valse » plus tard orchestrée par Berlioz. En 1820 il écrivit son chef d’œuvre « Der Freischutz », surnommé « Robin des bois » en France. Cet opéra fut représenté l’année suivante à Berlin et remporta un grand succès. Weber épousa la cantatrice Carolina Brandt et composa un opéra sans dialogues parlés « Euryanthe » d’après le livret de Wilhelmine von Chezy. Sa réputation s’étant étendue jusqu’en Angleterre, grâce au Freischutz, il reçut la commande d’un opéra « Obéron », d’après le livret de Blanche de Wieland, avec des emprunts au « Songe d’une nuit d’été » de Shakespeare. Il se rendit à Londres en 1826 pour la création de son opéra et malade de la tuberculose, il mourut dans la capitale anglaise, cette même année.
« Le Freischutz » est sans aucun doute le chef d’œuvre de Weber. Le livret se réfère à une légende allemande du chasseur maladroit qui doit gagner au concours de tir pour obtenir la main d’Agathe dont il est amoureux. On est en plein dans l’opéra romantique, depuis l’ouverture qui commence par un motif mystérieux joué par les cors en « mezza voce », puis les airs inspirés du « lied » et les magnifiques chœurs de paysans ou de chasseurs. Comme dans tout « Singspiel », les récitatifs sont parlés, mais dans les parties chantées, l’orchestration est riche et colorée avec des « combinaisons de timbres expressives et imprévues » comme dit L. Rebatet. « Euryanthe » est chanté tout le long sans récitatifs, mais on connait surtout la très belle ouverture. Quant à son dernier ouvrage « Obéron », il commence aussi par une splendide ouverture avec au début, un thème joué doucement aux cors, flutes et clarinettes, suivi par un autre motif très vif et puissant survenant après un « forte » qui surprend. Comme dans les autres opéras de Weber, l’ouverture contient des thèmes que l’on entend au cours de l’ouvrage. Certains passages de l’opéra annoncent Richard Wagner, qui avait reconnu sa dette envers Weber. De ses autres œuvres encore jouées de nos jours, il y a le « concertstuck » pour piano et orchestre, les deux concertos pour clarinette et orchestre et des œuvres pour piano, dont « L’invitation à la valse ». Mais il est surtout le fondateur de l’opéra romantique allemand et l’on peut citer pour finir, ces deux vers de Baudelaire dans son poème « Les Phares » dans « Les Fleurs du Mal »:

« Où, sous un ciel chagrin, des fanfares étranges
Passent, comme un sanglot étouffé de Weber. »


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8 Responses to “Chapitre 13: Après Beethoven”

  1. Françoise 1 mai 2010 at 21 h 44 min # Répondre

    De Weber, c’est « l’Ouverture d’Euryanthe » que nous avons entendue aujourd’hui. Nous l’avons trouvée magnifique. « Der Freischutz » est probablement un des autres morceaux que nous avons aimés. Je l’écouterai demain également.
    Merci Roberto.
    Françoise

  2. Livadiotti Roberto 2 mai 2010 at 22 h 30 min # Répondre

    Oui,Françoise,les ouvertures de Weber sont toutes très belles et son opera le plus joué est le « Freischutz » qui contient de beaux airs et choeurs. Mais j’aime beaucoup aussi l’Ouverture « d’Oberon ». Bonne soirée.
    Roberto

  3. Françoise 3 mai 2010 at 11 h 03 min # Répondre

    Merci cher Roberto. Je viens de l’écouter (*); je pense l’avoir déjà entendue cette Ouverture d’Oberon. Que de bons compositeurs à découvrir. Quand je pense qu’on nous rebat les oreilles avec tant d’autres qui ne le méritent pas … du moins à mes oreilles !
    Excellente journée. Je vous embrasse.
    Françoise
    (*) sur Youtube – Carlos Païta

  4. Livadiotti Roberto 31 août 2010 at 10 h 45 min # Répondre

    Benvenuto Junko Biedekapp.

  5. Livadiotti Roberto 9 septembre 2010 at 11 h 21 min # Répondre

    Allez-y,prenez les informations dont vous avez besoin.

  6. Dominique Bd 17 mai 2011 at 20 h 06 min # Répondre

    Comme je vous l’ai écrit, j’ai entendu un concertstuck de Schumann; je vois que Weber en a aussi écrit un… que veut dire « concertstuck », Roberto ?
    Si Dussek, Kozeluch et Hummel me rappellent ma jeunesse au piano, il reste beaucoup d’inconnus pour moi dans les premiers romantiques, Français surtout, car les Italiens et les Allemands ont fait leur place ! et quelle place pour certains !… mais que d’opéras parmi les oeuvres que vous citez ! Bien sûr, je suis « toujours prête » pour écouter vos suggestions, comme sur le blog d’Olivier !

  7. Roberto Livadiotti 20 mai 2011 at 7 h 45 min # Répondre

    Dominique,je suis heureux de constater que vous consultez mon Histoire de la musique et vos réflexions sont intéressantes.D’autres amies du blog PC,comme Françoise,Nelly,Sandrine,Elise…vont sans doute revenir de temps à autre sur mon site.Le « concertstuck » est un morceau en forme de concerto,généralement en un seul mouvement avec variété de rythme.Je vous salue affectueusement.

  8. Dominique Bd 21 mai 2011 at 8 h 59 min # Répondre

    Merci pour l’information, Roberto ; j’avais constaté le mouvement unique à différentes « mesures », c’est l’appellation qui m’interpelle et il ne me semblait pas que ce fût une forme « courante » de composition. C’est là que mon ignorance en histoire de la musique intervient !!!
    Bonne journée!

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